Alors que la formule Blanquer du bac a durablement dégradé le service public d'éducation, le Ministre renforce sa casse de nos conditions de travail par l'imposition de l'utilisation du logiciel Santorin pour la correction des copies d'examen.
Correction numérique : dégradation des conditions de travail et surveillance managériale !
Alors que la correction des épreuves de spécialités va débuter : les enseignant-es vont devoir corriger dans des conditions dégradées :
- Ils et elles devront assurer leurs cours, n'ayant obtenu que 4 demi-journées de décharge (auparavant les délais de correction s'étalaient sur plus d'une semaine).
- La correction sur ordinateur a des effets néfastes sur leur santé (fatigue oculaire, migraines, mauvaise qualité du sommeil).
- S’ajoute la perte de la maîtrise de notre travail puisqu'il devient impossible d'écrire sur les copies, de les classer, de les corriger partiellement, etc.
Le choix du numérique par le Ministère s'explique par une logique managériale de surveillance et de contrôle de la productivité des professeur-es : le logiciel permet de recueillir des données sur l'avancement de leur correction. Lors de la session 2021, les collègues de français et de philosophie, ont pu se voir demander de revoir leur notation ou d'augmenter la cadence par les coordinateurs et coordinatrices qui surveillent l'avancement des corrections via le logiciel. De même, la numérisation des copies rend possible la réorganisation permanente du travail de correction : certain-es ont ainsi subi des redistributions de lots de copies moins de 3 jours avant la date butoir.
A la surveillance et au contrôle du travail de correction, s'ajoute la volonté de recueillir des données statistiques sur le travail des candidat-es, comme l'a indiqué la Rectrice aux professeur-es de philosophie en 2021. Elle a ainsi expliqué que la numérisation était une chance pour permettre l'analyse du contenu des copies des candidat-es, afin de récupérer des « big datas ». On peut s'interroger sur la destinée de ces données, et qui en tirera profit.
Soyons nombreux et nombreuses à reprendre cette lutte contre la numérisation des copies afin de retrouver la maîtrise de nos conditions de travail !
Numériser des copies papiers : une aberration écologique !
Enfin, il est nécessaire de rappeler que la numérisation de copies rédigées sur papier est en contradiction totale avec la prétention affichée du Ministère de mettre la question de l'écologie et de l'impact environnemental au cœur de son projet pour l'école. La réalité est tout autre lorsqu'on additionne les coûts de l'achat des scanners, de la numérisation des dizaines de millions de pages des copies des candidat-es, la consultation en streaming, le stockage des données, la fabrication et le renouvellement accélérée du matériel utilisé de manière intensive (scanner, ordinateur …).
Face à cette casse de nos conditions de travail, organisons la résistance, notamment par la grève !
Lors de la session de juin 2021, les professeur-es de philosophie réuni-es en Assemblée Générale ont voté la grève des corrections afin de lutter contre une telle dépossession de leurs conditions de travail. Ces enseignant-es se sont engagé-es dans une grève de plus de 9 jours sans se décourager et avec le soutien d'un grand nombre de collègues, qui ont appuyé leur lutte en donnant à leur caisse de grève. Leur mobilisation a eu un fort impact, puisqu'un certain nombre de leurs revendications ont été entendues (délai de correction rallongé, correction hors-ligne, etc. ).
Cette année encore, les préavis de grève de SUD éducation protègent tous les personnels qui décideront de se mettre en grève contre la numérisation des copies d'examen.
SUD éducation Isère revendique :
- La fin du bac Blanquer et un retour au bac national en fin d’année.
- Retour à la correction papier des copies d’examen.