Tout savoir pour ne pas se faire avoirâŻ!
SUD Ă©ducation sâoppose, avec les autres syndicats, au Pacte. En effet, alors que le dĂ©crochage salarial est fort dans notre ministĂšre, conditionner des augmentations de salaire Ă la rĂ©alisation de nouvelles missions pour pallier le manque de personnels, est inacceptable !
Plus d'infos sur le pacte et les "revalorisations salariales" dans cet article publié sur notre site.
Les personnels de lâĂducation nationale ont massivement refusĂ© le Pacte Ă tel point que lâobjectif du ministĂšre de 30% de personnels pactĂ©s Ă la rentrĂ©e est loin dâĂȘtre atteint. Dans les acadĂ©mies, les personnels encadrants peinent Ă vendre le Pacte Ă des personnels allergiques au dispositif. Les personnels de lâĂducation nationale ont montrĂ© que, malgrĂ© lâinflation et la paupĂ©risation quâils subissent, ils ne sont pas "Ă vendreâ.
â ïž NĂ©anmoins on observe des pressions hiĂ©rarchiques et la diffusion dâinformations erronĂ©es sur le terrain.
Des pressions sur les personnels non titulaires !
Ce sont les personnels en CDD et en CDI qui subissent le plus de pressions pour signer le Pacte avec la menace du non renouvellement. Pourtant, accepter de signer le Pacte Ă la rentrĂ©e ne garantit pas aux collĂšgues de se voir attribuer un avis favorable par les supĂ©rieur·es hiĂ©rarchiques. En effet, lorsque les supĂ©rieur·es se permettent dâexercer des pressions sur les collĂšgues les plus vulnĂ©rables, il est probable que ceux et celles-ci soient particuliĂšrement pointilleux dans la rĂ©alisation des missions du Pacte.
đą Rien nâoblige les personnels non titulaires Ă signer le Pacte : ne restez pas isolé·e, contactez SUD Ă©ducation 38 !
La premiĂšre mission du pacte, câest bien le Remplacement de Courte DurĂ©e dans le second degrĂ©
Dans les collĂšges et les lycĂ©es, les chef·fes dâĂ©tablissement tentent de vendre le Pacte aux collĂšgues en assurant quâelles et ils ne seront pas obligé·es de faire du Remplacement de Courte DurĂ©e ou de lâapprofondissement français/maths en sixiĂšme.
Pourtant la note de service du 27 juillet dit le contraire :
« les parts fonctionnelles sont attribuées en priorité pour couvrir le besoin de RCD identifié »
« les prioritĂ©s nationales que sont les sessions de soutien et dâapprofondissement en classe de 6eme et le remplacement de courte durĂ©e. Ces missions doivent ĂȘtre prioritairement attribuĂ©es »
« pour le second degrĂ©, le chef dâĂ©tablissement recense les personnels volontaires pour effectuer une ou plusieurs missions. Les parts fonctionnelles doivent ĂȘtre prioritairement allouĂ©es dans lâobjectif de rĂ©pondre au besoin prĂ©visionnel de remplacement, dĂ©fini par le plan annuel prĂ©citĂ©. La premiĂšre mission ne peut faire lâobjet dâune demi-part fonctionnelle. Sauf cas particulier, elle porte sur le remplacement de courte durĂ©e. »
â ïž MĂ©fiez-vous des chef·fes dâĂ©tablissement qui annoncent une mise en Ćuvre souple du Pacte avec le choix des missions. La note de service nâest pas âsoupleâ et prĂ©voit une astreinte pour les personnels pacté·es.
Le décret du 8 août indique, à propos du Remplacement de Courte Durée que :
«le chef dâĂ©tablissement rend compte au CA et au recteur au moins deux fois par an de la mise en Ćuvre de ce plan» (Art. 2).
« renforcement du contrĂŽle interne est indispensable pour pouvoir sâassurer de lâeffectivitĂ© des heures rĂ©alisĂ©es »
et
« quâun contrĂŽle rigoureux de la rĂ©alisation des missions est indispensable ».
Le Pacte met en danger les autres dispositifs comme Devoirs faits et grignote la DHG !
Pour vendre le Pacte, les chef·fes dâĂ©tablissement tentent de convaincre les collĂšgues qui faisaient Devoirs Faits ou dâautres dispositifs dâaccepter le Pacte pour continuer ces missions. Pourtant, il y a toujours des heures supplĂ©mentaires effectives (HSE) pour rĂ©munĂ©rer Devoirs faits et les autres missions.
âĄïž Nul besoin dâentrer dans le Pacte pour faire Devoirs faits !
Dans le cadre du Pacte, les collĂšgues du premier degrĂ© sont par ailleurs incité·es Ă intervenir sur lâheure de soutien ou dâapprofondissement en français et mathĂ©matiques ou sur Devoirs faits. Alors que les professeur·es des Ă©coles doivent dĂ©jĂ effectuer 24h devant Ă©lĂšves, cette incitation aux heures supplĂ©mentaires dĂ©tĂ©riore les conditions de travail et conduit Ă grignoter les DHG : les heures dâenseignement doivent ĂȘtre garanties par la DHG et ne doivent pas ĂȘtre financĂ©es par le Pacte.
Le remplacement de courte durĂ©e (RCD) : une nouvelle forme dâastreinte !
Les collĂšgues qui sâengagent sur des missions de Remplacement de Courte DurĂ©e doivent communiquer Ă la direction de leur Ă©tablissement des crĂ©neaux fixes dâau moins une heure par semaine oĂč ils et elles seront dâastreinte et pourront ĂȘtre appelé·es pour prendre une classe en charge.
â ïžÂ Attention : les collĂšgues pacté·es ne peuvent rattraper un cours manquĂ© avec leur classe !
â ïžÂ Les enseignant·es pacté·es ne peuvent refuser d'assurer un remplacement sur l'un de ces crĂ©neaux qu'avec un motif lĂ©gitime d'absence en application des rĂšgles rĂ©gissant les autorisations d'absence.
Voyages et sorties scolaires : encore de bùtons dans les roues !
Alors que lâorganisation de voyages et de sorties scolaires reprĂ©sente dĂ©jĂ une charge de travail importante et non reconnue, lâobsession du remplacement conduit les chef·fes dâĂ©tablissement Ă faire peser des pressions supplĂ©mentaires sur les personnels qui organisent des voyages et des sorties. En effet, on observe que de plus en plus de chef·fes insistent pour que les personnels organisent les sorties en dehors de leur temps de service afin que la sortie avec une classe nâimpacte pas lâemploi du temps des autres classes des enseignant·es engagé·es dans la sortie. De mĂȘme, dans certains collĂšges, les chef·fes refusent systĂ©matiquement que les enseignant·es qui ont en charge des classes de troisiĂšme accompagnent les sorties scolaires. Les personnels subissent des injonctions contradictoires : celle dâorganiser des sorties pour favoriser lâouverture culturelle, sportive des Ă©lĂšves ⊠et celle de ne pas affecter les emplois du temps des Ă©lĂšves.
Or câest bien Ă lâinstitution de recruter des personnels pour assurer les remplacements.
Les AED et les remplacements de courte durée : le ministÚre réinvente les permanences
Voici ce que prĂ©voit lâarticle 5 du dĂ©cret :
"Les remplacements de courte durĂ©e sont prioritairement assurĂ©s sous la forme dâheures dâenseignement.
Toutefois, pour assurer effectivement les heures prĂ©vues Ă lâemploi du temps des Ă©lĂšves, des sĂ©quences pĂ©dagogiques peuvent ĂȘtre organisĂ©es au moyen dâoutils numĂ©riques.
Ces sĂ©quences pĂ©dagogiques peuvent ĂȘtre encadrĂ©es par des assistants dâĂ©ducation. â
On voit bien quâil ne sâagit plus lĂ de remplacer les profs absents mais dâoccuper les Ă©lĂšves en les mettant devant des Ă©crans. Cette mission est rĂ©vĂ©latrice du manque de considĂ©ration des AED en leur ajoutant une nouvelle tĂąche sans quâil soit question de la rĂ©munĂ©ration avec une brique du Pacte.
Câest aussi rĂ©vĂ©lateur de la vision du numĂ©rique Ă lâĂ©cole comme une solution magique. En rĂ©alitĂ©, cela ne rĂ©soudra rien. Soit le / la chef·fe dâĂ©tablissement demandera Ă tous les enseignant·es de concevoir des sĂ©ances numĂ©riques en cas dâabsence, mais il nây aura aucune rĂ©munĂ©ration prĂ©vue pour ce travail, soit ce seront aux AED de faire des choix de matĂ©riel numĂ©rique Ă diffuser, toujours sans rĂ©munĂ©ration pour ce travail.
Pour SUD Ăducation, lorsque des AED, sur la base du volontariat, acceptent des heures de remplacement et encadrent des Ă©lĂšves pour des sĂ©ances qui ne relĂšvent pas de lâenseignement disciplinaire (par exemple entraĂźnement Ă lâASSR), il faut quâils et elles soient payé·es sur la base du tarif horaire dâune heure de remplacement "Pacte".