NON à l’embrigadement de la jeunesse !
Le 27 mai 2023 à Grenoble, le gouvernement devait organiser sa « caravane » de promotion du Service National Universel (SNU) qu’il souhaite rendre obligatoire. Face au rejet unitaire des organisations syndicales et de jeunesse et à notre mobilisation, la propagande n'a pas pu fonctionner car la caravane ne s'est pas installée dans Grenoble (ni dans aucune grande ville récemment).
Le SNU c’est quoi ?
🪖 Etape 1 : militariser la jeunesse
C’est 800 000 jeunes agé·es de 15 à 17 ans qui durant 2 semaines prises sur le temps scolaire, seront envoyé·es dans des camps encadrés par l’armée. Ce dispositif est budgétisé par le gouvernement à 2 milliards d’€/an, mais la réalité sera probablement bien pire (en 2017 le Sénat l’estimait à 6 milliards €/an).
Nul objectif d’émancipation citoyenne, mais un formatage à l’obéissance : marcher au pas, chanter la Marseillaise, saluer le drapeau tricolore… Ce sera l’occasion d’une propagande militariste pour les inciter à s’engager dans l’armée.
⚙️ Etape 2 : habituer la jeunesse au travail presque gratuit
Travailler 84h pour l’armée ou pour des associations, avec une indemnité de seulement 1,28€ de l’heure et sans aucun droit (pas de cotisation, pas de droit de grève …). Les « conscrit·es » seront ensuite encouragé·es à poursuivre leur « engagement volontaire » par un service civique perdurant la précarité professionnelle !
Le gouvernement craint la jeunesse
Suite à des expérimentations locales, le gouvernement parle maintenant de « généralisation sur le temps scolaire. », qui n’est rien d’autre qu’une obligation pour toute une classe d’âge. A l’avenir, si l’on ne passe pas le SNU, on ne pourra plus s’inscrire ni au BAC, ni à Parcoursup, ni même passer son permis de conduire ! Le gouvernement assume peu médiatiquement ce caractère obligatoire car il craint une mobilisation massive de la jeunesse, inscrite dans un mouvement social d’ampleur pour la défense des retraites.
L’armée contre l’Education Nationale !
Le gouvernement fait un choix clair : prendre plusieurs milliards d’euros pour l’armée au détriment de l’EN. Ces choix se font au moment où le gouvernement casse les diplômes nationaux, ferme les lycées pros, supprime des postes et trie l’accès aux études supérieures (avec Parcoursup).
L’Etat renforce l’intrusion de l’armée dans nos pratiques pédagogiques : thème de la Défense en EMC, développement de « classe Défense » et incitations pour les enseignant·es à se former sur l’armée. La propagande militariste s’étend chaque année de plus en plus pour les élèves et les personnels. Le rôle de l’Education nationale est d’émanciper et développer l’esprit critique et non d’embrigader militairement la jeunesse !
Ce dont a besoin la jeunesse c’est le respect du droit aux études, pas d’embrigadement militaire !
Face au gouvernement qui parle d'un « projet d'émancipation de la jeunesse », nous rappelons que :
❎ Non, l'engagement ne peut pas exister sous la contrainte.
❎ Non, le SNU n'est pas digne d'un service public émancipateur et solidaire.
✅ Oui, l'engagement est émancipateur quand il est volontaire et s'inscrit dans des démarches d'éducation populaire et de développement de l'esprit critique.
Les associations, qu'elles soient créées par des jeunes ou non, sont largement investies sur ces champs !
✅ Oui, la jeunesse s'engage et n'a pas attendu le SNU pour s'organiser et penser un nouveau projet social écologique et libre d'oppression !
Consacrons l'argent fléché vers le SNU à améliorer les conditions de vie des jeunes, et les conditions de travail des salarié·es de l'éducation populaire qui travaillent depuis longtemps à développer le pouvoir d'agir des jeunes. Permettons aux jeunes qui le souhaitent d'accéder à des vacances et des engagements collectifs au sein notamment des accueils collectifs de mineurs.
 Comme à Grenoble (et ailleurs) annulons la mascarade SNU !